Allocutio Juillet 2016 du Père Bede McGregor, op
La Légion et les Œuvres de Miséricorde spirituelle
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Il y a plusieurs mois, en préparation du Jubilé de l’Année extraordinaire de la Miséricorde, nous avons réfléchi à plusieurs reprises sur le rôle de la Miséricorde dans l’histoire et la spiritualité de la Légion. Maintenant que nous sommes au milieu de cette année remplie de grâce, je veux revenir à ce grand thème, car il est pratiquement impossible d’avoir une image authentique de Dieu ou une compréhension de l’avenir de l’apostolat sans une appréciation de la signification réelle de la Miséricorde. Miséricorde est le nom le plus profond de Dieu en relation avec l’humanité blessée et pécheresse et tout apostolat est vraiment de nous laisser être les instruments de la Miséricorde de Dieu vers un autre.
L’une des grandes bénédictions de l’Année de la Miséricorde à ce jour a été la production de tant de livres, de brochures et d’articles sur tous les aspects de la Divine Miséricorde. Les écrits du Pape François en particulier sont vraiment une source d’inspiration, utiles et accessibles, et je recommande fortement que nous nous immergions en eux. Mais aujourd’hui, je veux méditer sur les œuvres de Miséricorde spirituelle soulignées dans le Manuel.
Tout d’abord, nous savons que l’amour de notre voisin inclut de chercher à répondre à ses besoins corporels et spirituels. En d’autres termes, le chrétien est engagé à l’attention de la personne entière, corps et âme. Il n’est pas question de l’un ou de l’autre, mais des deux, au mieux de nos capacités et de nos possibilités. Mais les besoins de l’âme sont suprêmement importants comme ces paroles bien connues dites par Notre Seigneur : « Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c’est au prix de sa vie ? » (Mc 8,36). Le salut des âmes est l’objectif clair et essentiel de la vie de Jésus. Il dit à plusieurs reprises de la manière la plus catégorique : « Je suis venu appeler les pécheurs ». C’est aussi le but déterminant de la Légion. Le salut des âmes est l’œuvre la plus sublime de la Miséricorde.
Normalement, en expliquant les œuvres corporelles de la Miséricorde, les théologiens se réfèrent aux saintes Ecritures, au chapitre 25 de l’Evangile de saint Matthieu où il décrit ce que sera le Jugement dernier. Elles se résument dans ces mots exigeants : « Tout ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Mais ce texte de saint Matthieu peut être appliqué encore plus profondément aux œuvres spirituelles de Miséricorde spirituelle. Les spirituellement appauvris sont affamés de l’Eucharistie et vous les avez amenés à moi. Ils avaient soif d’être aimés et vous les avez aidés à comprendre mon amour infini pour eux dans mon cri : « J’ai soif ». Dans leur faiblesse humaine et leur péché, ils désespéraient du pardon et vous les avez amenés à moi dans le Sacrement de la Miséricorde Divine et du Pardon. Pour les malades et les mourants, et ceux qui endurent toute sorte de souffrances physiques et spirituelles, vous ne vous êtes pas contentés de les voir mourir tout simplement d’une mort sans douleur, mais vous avez prié avec eux et les avez aidés à me rencontrer dans un jugement d’amour. Vous m’avez amené à ceux qui se considéraient comme des échecs ou d’aucune utilité à quelqu’un, ancrés dans la solitude et l’abandon, et avez partagé avec eux la joie de l’Evangile. Il y a tellement de privés spirituellement et de démunis humainement dans les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les maisons de retraite et dans beaucoup d’autres sortes d’institutions et vous m’apportez à eux par votre présence et votre amitié. Vous n’aviez pas peur de leur parler de moi, de leur dire comme ils sont infiniment importants pour moi et ce que j’ai fait pour eux pour leur montrer mon Amour. Vous avez entrepris un si grand nombre d’œuvres spirituelles de Miséricorde. Vous êtes les bienvenus dans mon royaume pour toute l’éternité. Le désir du salut des âmes est le plus grand cadeau que j’ai donné à la Légion à la demande de ma Mère qui est la vôtre. Chérissez-le.
Comme vous l’aurez probablement deviné, j’ai juste paraphrasé en d’autres termes tant de parties du Manuel et en particulier le paragraphe 6 du chapitre 37 : « Travail pour les plus misérables et les plus délaissés de la population ». Permettez-moi de citer quelques-uns des passages les plus provocants du Manuel : « Jusqu’à ce que la Légion dans quel que centre que ce soit puisse affirmer en toute vérité que ses membres connaissent personnellement chacun des individus qui appartiennent à ces lieux dévoyés et qu’ils ont quelques rapports avec eux tous, il manquera quelque chose à son complet développement, et des efforts dans cette direction devront être intensifiés ».
« Nul chercheur des choses rares et précieuses de la terre ne doit poursuivre le désir de son cœur plus sérieusement que le légionnaire à la poursuite de ces infortunés du monde. Son intervention sera peut-être leur unique planche de salut éternel. Fréquemment, ils sont si inaccessibles aux bonnes influences que la prison représente pour eux un bienfait déguisé », ou tout simplement la question exigeante : « Quel prix un homme donnera-t-il à une âme ? ».
Nous avons déjà parlé de Marie, lors d’autres réunions, comme Mère de la Miséricorde, mais je voudrais dire que, tout comme la mission de Jésus est définie en termes de salut des pécheurs, de même le Cœur maternel de Marie peut être défini comme une attention et un amour pour le salut des pécheurs. Comme nous le savons, Notre-Dame est apparue partout dans le monde et quand elle parle, elle a le même message dans tous : « Priez pour les pécheurs. Faites pénitence pour les pécheurs ». Une des prières préférées qu’elle nous a enseignée est dans la prière de Fatima : « Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes surtout celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde ». Les personnes qui ont le plus besoin de la Miséricorde de Dieu sont particulièrement le souci de Marie, et donc de la Légion. Donc, la Légion prie un million de fois chaque jour : « Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ». Amen