Allocutio at August 2016 Concilium Meeting du Pere Bede McGregor, OP
Les Mystères de Marie dans la vie de la Légion de Marie
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L’un des plus beaux cadeaux qui vient avec la foi catholique est la relation particulière avec Marie, Mère de Dieu et notre Mère. Ce don est cher à la Légion de Marie qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour favoriser et soutenir cette relation dans le cœur de chaque légionnaire. Chaque praesidium, chaque conseil de la Légion cherche à être explicitement une école de Marie qui crée un lien spécial avec Marie la plaçant au centre de la vie intérieure du légionnaire. Quelques mots de la Promesse légionnaire résument cette spiritualité fondamentale de la Légion : « Elle est la mère de mon âme. Son cœur et le mien ne font qu’un ; et du fond de ce cœur unique, elle redit ces paroles de jadis : “ Voici la servante du Seigneur “. Et, une fois de plus, Tu viens faire par elle de grandes choses ».
L’un des moyens les plus efficaces que la Légion utilise pour réaliser cette union spéciale d’amitié avec Marie est l’attention à célébrer les grandes fêtes mariales de la liturgie de l’Église. Nous commençons avec la fête de l’Immaculée Conception. Ici, nous proclamons que Marie est immergée dans la grâce de Dieu dès le premier instant de son existence et non seulement pour son propre bénéfice mais aussi pour la grâce éternelle de tout être humain. Nous nous réjouissons qu’une nouvelle ère de grâce commence avec Marie et que s’accomplisse la prophétie de la Genèse 3,15 : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon ». Marie est là pour proclamer l’espoir dans le monde. Ce qui lie tous les légionnaires ensemble est bien sûr : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous ».
Ensuite, nous célébrons la Nativité de Marie. La Légion a cet anniversaire en commun avec Marie ; c’est une source constante d’enseignement. Nous savons par la foi et l’expérience que, dans le domaine de la grâce, rien d’utile ne peut débuter sans référence à Marie. Elle est, dans l’esprit de Dieu, inséparable de Jésus dans le temps et l’éternité. Sans elle, tout apostolat finira par échouer, car sans Marie il n’y a pas Jésus et donc aucun chemin de grâce et de salut.
Puis, nous avons l’immense fête de l’Annonciation, le moment où Marie devient la Mère de Dieu et Mère de l’Eglise et en fait de chaque être humain. Nous sommes introduits dans la spiritualité de son « Fiat », la primauté de la volonté de Dieu pour Marie et tout disciple de Jésus. La volonté de Dieu est le salut de toute l’humanité. Marie est totalement identifiée à la volonté salvifique de Dieu et la Légion également qui est dans l’imitation de Marie. La Légion cherche avant tout à être un instrument dans les mains de Marie pour le salut des âmes. En d’autres termes, la Légion conçoit son existence et sa mission dans le cadre de la maternité spirituelle et universelle de Marie.
Immédiatement après l’Annonciation et l’Incarnation, nous avons la fête de la Visitation. Ce mystère nous fournit le paradigme pour tout apostolat de la Légion, en particulier le précieux apostolat de la visite des foyers. Nous réfléchissons sur la prévenance, le sens de l’urgence, la courtoisie, la serviabilité, la gentillesse, la joie et la bienveillance pure dont Marie fait preuve quand elle nous visite ; son esprit de visite doit être au cœur de tout ce que soutient la Légion.
Après, nous célébrons la naissance de Jésus. Nous ne pouvons jamais épuiser la joie, l’espérance et la pure grâce de ce mystère. Ici nous est donnée la définition la plus profonde de Marie et de sa mission divine dans le monde décrêtée par Dieu. Sa mission est si simple, et pourtant elle dit tout : Marie est Mère de Dieu et sa mission était, est et sera toujours de donner Jésus au monde. Comme la phrase classique l’exprime : « A Jésus par Marie ». Tout à propos de la Légion se réfère à ce mystère de notre foi.
Il y a bien sûr beaucoup d’autres fêtes mariales dans le calendrier liturgique et chacune, d’une manière différente nous rapproche de Marie. Mais je ne peux en aborder que quelques-unes et brièvement dans cette Allocutio relativement courte. Je passe donc à Notre-Dame, au pied de la Croix. Elle est toujours présente auprès du Christ crucifié et lorsque nous pensons à la Passion du Christ, nous pensons instinctivement à la compassion de Marie. Avec Marie au pied de la Croix, la Légion apprend la place de la souffrance dans la vie et dans la mission du légionnaire. Mais surtout, quand nous regardons Marie au pied de la Croix, nous intégrons dans notre âme le rôle sublime de coopération qu’elle joue dans le salut du monde et dans notre propre salut.
Nous arrivons maintenant au mystère final de Marie dans son pèlerinage terrestre à travers la vie : la fête de la Pentecôte. Ici, nous voyons la dimension la plus fondamentale de la vie intérieure de Marie : sa relation avec le Saint-Esprit. Nous l’imaginons dans le Cénacle, au milieu de l’Église naissante, lui apprenant comment être ouverte à l’Esprit Saint dans sa propre vie intérieure et dans son apostolat futur. Ceci est l’une des grandes œuvres de Marie dans la Légion : elle conduit la Légion à se consacrer totalement à l’Esprit Saint et à la réception de tous ses nombreux dons. Chaque réunion dans la Légion cherche à revivre cette expérience fondamentale du Cénacle et donc doit toujours commencer par la prière à l’Esprit Saint.
Enfin, nous contemplons Marie comme elle existe maintenant dans son état glorieux. L’Assomption de Marie nous focalise sur notre destin ultime dans le Ciel et nous donne de fortes motivations pour notre rayonnement apostolique. La Légion est principalement dans la misson d’aider les gens à aller au Ciel. Toute âme sans exception est infiniment précieuse à Marie et donc aussi à la Légion. Tout ce que nous apprenons sur Marie dans et à travers son voyage terrestre est accompli à un degré et une dimension inimaginables dans son Assomption au Ciel. Voici quelques exemples : elle ne vit plus par la foi, mais maintenant dans la vision béatifique ; alors elle voit chacun de nous dans toutes ses particularités, dans le Cœur de Dieu, et reflète l’amour de Dieu pour nous et en particulier l’infinie tendresse de sa Miséricorde. Sa maternité spirituelle est magnifiquement transformée. Le corps glorieux de Marie n’est plus soumis aux contraintes du temps et de l’espace, et donc ainsi lui est donnée une place particulière dans l’omnipotence de Dieu. En réalité, l’Assomption de Marie est la fête de sa proximité la plus intime avec chacun et chacune d’entre nous.
Saint Augustin explique admirablement comment, lorsque le Fils de Dieu s’est incarné, Il n’a pas laissé de côté le Père éternel, et quand Il est retourné au Père à l’Ascension, Il n’a pas laissé de côté l’humanité. Il demeure au sein même de son Eglise son principe vital et son soutien. Quelque chose qui, toute proportion gardée, peut être dite de Marie. A son Assomption au Ciel, elle ne quitte pas le côté de l’humanité, mais se rapproche encore plus de nous en tant que Mère de l’Eglise et de toute l’humanité, d’une manière nouvelle et plus intime. C’est une bénédiction sublime pour l’Eglise et la Légion.
J’ai commencé cette réflexion sur les fêtes de Marie dans la vie de la Légion en passant rapidement par les grandes fêtes mariales de la liturgie de l’Eglise. Nous faisons de même, jour après jour, par l’humble don du chapelet. Devenons de plus en plus conscients des raisons pour lesquelles notre fondateur le frère Duff a déclaré que le chapelet est irremplaçable dans la Légion. Il nous aide à imprégner la vie de la Légion des mystères de Marie et de Jésus. Amen.
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